Par Muriel Azemard

Des prospections
pour lesquelles j’aime aller !

 

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La véritable appellation les « pierres qui parlent » c’est cela. La pierre nous parle dans la mesure où ce que nous pouvons ausculter des traces d’extraction, de façonnage, de signes laissés, une marque de carrier, de tailleur de pierre, lorsque des graffitis sont encore visibles, bien qu’assez souvent je les rencontre assez effacés par l’érosion. 

Quoi de plus propice, que de disposer d’une surface lisse, blanche et à la lumière pour dessiner toutes ces petites choses pleines d’expression ? Je ne me lasse pas de les photographier lorsque l’église se fait lieu idéal pour un graphisme laissé (généralement anonyme).
Dans mon « inspection du contournement » de nos églises romanes, lorsque je m’y trouve pour un reportage, je ne manque jamais de les chercher puis approfondir mes sujets au retour des ces petits bonheurs trouvés. J’aime beaucoup aller prospecter de ce côté et je vous propose ma petite collecte qui s’enrichie au rythme de mes balades.

Chacun à son trait qui le caractérise (ou pas), souvent non dénué d’humour, et bien sûr, des croix en nombre  laissées par des pèlerins de Compostelle par exemple. J’ai trouvé quelques graffitis anciens pour lesquels je n’ai aucune réponse (pour le moment), j’attends donc pour les publier parmi la série présente. Et d’autres qui eux bien plus naïfs, mais même ceux-ci, je ne les isolent jamais de leur contexte immédiat.

En revanche, le scripteur actuel de graffitis est sûrement à vilipender au regard d’un graffiti ancien qui se reconnaît très vite. À la lumière d’une sage réflexion, je sépare le bon grain de l’ivraie. Oui, parce que « Dédé aime Lili », ne deviendra jamais un document historique et  ce n’est absolument pas le genre de graffiti qui va nourrir ma quête.
Par contre, je relève volontiers  » le 06-07-1877, untel est monté là »

 

GRAFFITISDEOLS
J’ai shootée l’Abbaye Notre-Dame à Déols

 

Mon penchant ésotérique me fait mener aussi mes petites requêtes vers les pistes appropriées, ni faciles, ni simplistes. Par exemple ?
Des glyphes de nature templière : la croix pattée est l’un de ces témoignages, mais pas seulement. J’en trouvais notamment au Prieuré de Drevant… Car lorsque je cherche, je trouve.

Je vais vous en montrer de mes petites trouvailles, elles abondent, par mes huit années de « Berry Roman à vélo ». Notamment en symboles ésotériques que j’ai pu trouver, et puis tout autre chose cette fois, du bétail gravé sur la droite d’un portail d’une église, exactement comme si on voulait demander au spirituel la protection du bétail.  Et l’ouvrier agricole grave ce qu’il connaît le mieux : en y ajoutant souvent une croix comme signe de protection. 

Poursuivons…

EXVOTO

Voici qui éveille ma curiosité. Il s’agit d’un ex-voto et on retrouve ici le besoin de se relier à la spiritualité, au religieux en remerciant celui-ci par le gravé d’un calvaire et de nombreux symboles faisant « foi ».

Je vous montre un peu plus loin dans le chapitre, nos églises rurales regorgent de témoignages comme ceux-ci, mais hélas, patrimoine menacé par l’usure du temps, ou bien par des désirs de ravalement. De ce que j’observe, c’est fréquent de constater une lecture partielle et superficielle. J’ai analysé et voici ce à quoi je pense pour celui-ci : une scène du quotidien, d’inspiration religieuse. Je ne suis pas encore parvenue à décrypter (le contraire de « crypte ») le message écrit, et bien que je reconnaisse des signes sur le pan droit, il me manque encore des sujets à assembler les uns aux autres.
Mais cœurs, croix pattées et autres symbolismes ésotériques placés au pied du calvaire.
C’est là tout ce que j’aime d’une énigme, d’un mystère encore entier. Comme qui dirait que l’amour (cœurs) et la foi (croix) perdureront après la mort : les symboles se présentent sous le calvaire.

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J’aime bien celui-ci pour sa variété

Les églises sont souvent édifiées au milieu d’une place de village ou d’un cimetière. Isoler le graffiti de son contexte immédiat est une erreur, de même que le traiter individuellement. Je procède toujours de la même démarche que pour mes observations des chapiteaux : loi du regard, environnement immédiat …

J’y aie passé pas mal de temps, car ci-contre il n’était pas esseulé. Les inscriptions me semblent bien être celui d’un homme d’église, accompagnées par exemple d’une rouelle.
Et puis comme la plupart du temps, la présence de croix. Amis, observez celle comprise dans le patronyme, sur la première ligne.

Il me semble fort possible qu’un homme d’église ait été l’auteur de ces graffitis.
Et vous, qu’en pensez-vous ?

SERUELLES GRAFFITIS

Ci-dessous, ce n’est pas un graffitis, c’est une épure
qui se découvre dans l’église abbatiale de Noirlac.

EPURENORILACBACDF

Aussi, découvrez l’épure au sol dans la crypte
de la cathédrale, à Bourges.
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Voici où rencontrer cette culture populaire des graffitis.
Voyagez aussi sur ma page Facebook l’article et l’album dédié.
Cliquez sur les communes qui dirigent vers davantage d’explications.

GRAFFITISOSMERY       GRAFFITISBUSSY       CHÄTEAUMEILLANT
               OSMERY                                          BUSSY                                   LE CHÂTELET
Église Saint-Julien                     Église St-Pierre/ St-Paul                Abbatiale Puy-Ferrand

GRAFFITISSTPIERRE       GRAFFITISDUN        GRAFFITISJUSSY
  ST-PIERRE LES ÉTIEUX                   DUN-SUR-AURON                      JUSSY-CHAMPAGNE
Église Saint-Pierre                 Collégiale Saint-Étienne                   Église Saint-André

GRAFFITTISCHALIVOY       DEOLSGRAFFITIS       VOUILLONGRAFFITIS
     CHALIVOY-MILON                                 DÉOLS                                       VOUILLON
Église Saint-Eloi                    Saint-Étienne des Cryptes             Église Saint-Saturnin

GRAFFITISLACELLE      GRAFFITISNOIRLAC       GRAFFITISNEUILLYENDUN
               LA CELLE                        BRUERE-ALLICHAMPS                 NEUILLY-EN-DUN
        Église Saint-Blaise                      Abbaye de Noirlac                       Église Saint-Roch

ABBAYEDEOLS      BOURGESGRAFFITIS       DREVANTGRAFFITIS
                 DÉOLS                                         BOURGES                                      DREVANT
      Abbaye Notre-Dame                           Cathédrale                               Église & Prieuré

CHARLYGRAFFITIS      LACSGRAFFITIS
CHARLY                                       LACS
 Église Saint-Symphorien      

17 réponses sur « Graffitis : le langage de pierre »

  1. Bonjour et merci pour votre site.

    Habitante pendant 15 ans dans le Berry, je ne me souvenais plus de certaines églises. Parcourir votre article des graffitis m’y fera repenser maintenant, je ne regarderais plus une église comme avant.

    Très intéressant comme site, bonne continuation Muriel!

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  2. Très bel article avec de jolies photos ! Il vient sans aucun doute d’enrichir ma culture du Berry roman et pousse parfois à la réflexion.

    Bravo et merci Muriel pour ce tres intéressant travail du patrimoine religieux.

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    1. Merci à vous aussi, pour vos visites sur le site et les commentaires que vous postez 😉
      Le site est aussi le vôtre, alos pour les échanges, n’hésitez pas !

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  3. Vous êtes aussi très compétente Muriel, vous nous trouvez toujours des merveilles !
    Un grand merci pour votre site, grâce à vous je consulte cette somme de travail réalisée et des sujets passionnants.

    Surtout continuez ainsi !

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  4. Bravo, j’ai découvert beaucoup sur vos pages du Berry roman, merci beaucoup Muriel.
    Je ne connaissais pas et je n’ai jamais fais attention jusqu’à présent, je vais revenir vous voir.

    Merci encore pour les très belles découvertes que je viens de faire sur votre site.
    A bientôt !

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    1. Bonjour Julie, ce sont des piscines liturgiques, voyez les deux petits bassins. Celles-ci, que je photographiais
      à l’abbaye de Noirlac, sont à découvrir en fond de l’église abbatiale et une autre dans la chapelle attenante
      sur la droite. Selon l’architecture chrétienne, elles sont pour recueillir l’eau bénite du baptême, la purification,
      donc lors d’un office liturgique.

      Note : ne voyez pas à cette partie du mur des graffitis, il n’y en a pas : le rond visible ci-dessus.
      J’ai fais cette photo du haut pour illustrer l’article, et je crois bon d’ajouter à mon commentaire, deux
      personnes me questionnant à ce propos dans leurs mails. De même que savoir bien discerner les graffitis
      dignes du nom, aux faux (ajoutés sur certaines églises). Un œil expert sait faire la différence, c’est cela qui
      est assurément génial.

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  5. Coucou Muriel ;), c’est toujours un très grand plaisir pour moi de découvrir tes nouveaux travaux et relire tes plus anciens, bises !

    Regarde bien dans les lieux que je t’ai dressé, si parmi l’archéologie et règles des jeux, tu n’en as pas pris quelques-uns. Dans le livre référence d’Alphonse, le terme alquerque représente une famille de jeux qui a pour trait commun un plateau marqué de lignes. Je n’en vois pas parmi les graffitis que tu nous offres, mais peut-être bien que ….

    – Tu pourrais par exemple rencontrer cela en te rapprochant de l’archéologie, examiner des spécimens de jeux médiévaux : jeux d’alignement de 3 (pions) étaient connus en Arabie sous le nom de  » qirq « ,  » qirqa  » (…) ce mot est présent dans beaucoup de dictionnaires et généralement accompagné d’un dessin (des plateaux de marelles à 9 (pions), avec ou sans diagonales. Les Maures apportèrent le terme en Espagne d’où il entra en Castille comme alquerque. On peut penser que certains grands voyageurs eurent pied jusque dans le Centre de la France et venus même dans le Berry; laissant au passage des dessins de jeux sur les murs, comme les pèlerins aussi, sur les églises etc et là, tu en parles fort bien d’ailleurs.

    N’hésites pas,
    Bisous

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    1. Merci Olivier, cela me fait très plaisir que tu sois passé et que tu apprécies mes travaux. Bises réciproques. Grand merci pour tes apports très intéressants !

      Les graffitis courant sur les édifices religieux me passionnent ! Oui tu as sans doute raison, après tout, on peut penser que les pèlerins, ou bien les randonneurs, en marche sur le Chemin de Saint-Jacques en Berry, ne gravaient peut-être pas seulement que des croix et autres symboles exprimant leur foi. Qu’il pouvait y avoir des dessins se rapportant au quotidien et donc, toutes sortes de choses, y compris des dessins-jeux gravés dans la pierre, jeux qu’ils connaissaient, auxquels ils s’adonnaient par exemple, pour passer le temps entre leur marche et leur recueillement en églises. Je rejoins à 100 % ton point de vue à ce propos 😉

      Du coup, tu me fais songer à un carré que j’ai croisé à proximité de Saint-Roch à Issoudun, et un autre qui représentait un carré découpé en plusieurs, et un petit château au milieu : Issoudun toujours…. si je remets les yeux dessus, je t’envoie les 2 spécimens pour que tu les regardes, t’en remerciant par avance.

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  6. Merci Muriel pour ce très bel article qui nous en apprend un maximum sur les graffitis, pour toutes les précisions que vous partagez à la lecture de votre site.
    De beaux détails !

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  7. Une véritable curiosité, ces graffitis!

    Je les découvre grâce à vos observations minutieuses et vos supports photos Muriel, intéressants échantillons tracés par des hommes tâcherons qui laissèrent ceci sur les églises, leurs signatures, ces dessins. Merci!

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  8. Bonjour Muriel

    Merci pour vos articles de l’art roman.

    Je vais regarder, nous sommes avec mon mari en Charentes. Si nous n’avons pas trouvés des éléphants sur chapiteaux, merci, nous auront peut-être plus de chance en cherchant des graffitis!

    Nous vous redisons.
    Merci beaucoup 😇

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