Bonjour à toutes et à tous !
Les médecins, dit le paysan, n’ont pas le don ! Penseurs, rebouteux, prêtres exorcistes, leveux de sort et coutumes traditionnelles du Berry ne sont pas de la magie noire, mais restent du domaine de l’irrationnel, il y a aussi la face bénéfique des pratiques occultes. Du côté de Lignières, de Rezay (pays de Jean Louis Boncœur), dans ce Boischaut Sud où les chemins creux et serpentins sont propices à toutes les légendes, coutumes et traditions sont allé longtemps de paire avec une superstition saupoudrée de crainte, d’interdit via et religion.
Je me souviens – c’était en 1991 à St-Amand – avoir été amenée à entrer en contact avec un natif du Sagittaire / Asc. Cancer – Lune exacte qui plus est sur son Asc. – lequel qui assista au tournage du film de l’Exorciste. Il était à cette époque dans les quotidiens d’un vécu en la campagne environnante à la ville de l’Indre, La Châtre. Il ne s’en est jamais vraiment bien remis, me disait-il. Cette même année, il me confiait ses coordonnées de naissance en me tendant une photo de son habitat : les affres d’un feu y pris sans raison comprise et ravagèrent la demeure. Il se reconnaîtra s’il ouvre cet article.
Aussi. Mike Baudimant, nos vielleux et autres Thiaulins de Lignières, garants des arts et traditions populaires du Berry depuis le château du Plaix, en connaissaient les espèces sonnantes et trébuchantes. Cela, même s’ils avouaient que le propre de certaines pratiques est d’être discrètes.
Le propos n’est pas tant la sorcellerie, que ce qui serait son contre-pied, le côté bénéfique – s’il en est – et mystérieux d’une force occulte qui nous dépasse et reste à décrypter : croyances, pratiques paramédicales et coutumes ayant valeur de foi, se retrouvent encore. Les pansements par exemple, ça existe toujours, il y a une dame qui panse ou barre (le zona à Saint-Hilaire en Lignières). Son frère Lulu avait reçu le don de panser les brûlures : ça se transmet généralement dans la même famille à un plus jeune à qui on donne la formule à base de paroles curieusement religieuses. Pour cet homme, la réussite du pansement tient beaucoup à une sorte de feeling passant entre celui qui a le don et le patient, une sorte de relation psychique.
Autre personnage important dans la vie des habitants de la campagne : le rebouteux . Tout le monde allait le voir. A La Châtre, la grande Lydie, à Pruniers, avait appris par l’observation de la nature. C’est un peu Jean-Louis Boncœur qui a créé la légende du rebouteux. Quoique, il y a peut être 10 ans de ça, en labourant, un paysan à découvert un bocal avec une photo délavée plantée d’épingles à l’intérieur.
Et les sorciers ? On suspectait bien tel ou tel d’être un peu sorcier, et on se méfiait. Alors, fallut-il croire aux sorciers locaux ?
Par Muriel Azemard

