Pour son printemps, alors qu’autrefois, on venait à Bourges avec de espoirs différents de ceux actuels.
C’était au temps des universités, de l’Université. Celle de droit, fondé par Louis XI, qui fit la réputation de la ville. Elle était encadrée par les clercs, comme tous les collèges et autres espaces du savoir. Bourges était dans le grand tour. L’étudiant passait par Anvers, Augsbourg, Genève, Montpellier, Toulouse ou Bordeaux, Bourges et enfin la Sorbonne à Paris. Les juristes Ascia ou Cujas furent quelques grands noms qui prêchèrent devant les étudiants.
Melchior Wolmar vient enseigner à Bourges, Calvin le suit. On lui attribue plusieurs lieux de passage comme le 23, rue Mirebeau, où il aurait logé. Sa présence dans la chaire de la salle Calvin et ses harangues d’étudiant, debout sur la pierre à la criée, place Gordaine.
C’est sur un pont de bois, à Asnières, donc hors des murs de la ville, le jour de la Toussaint 1530, que Calvin aurait prononcé sa première harangue pour expliquer sa théorie de la religion réformée. En bois aussi, les pavés des ruelles qui entouraient les bâtiments des clercs, dans le quartier de la cathédrale. En bois pour étouffer les bruits des sabots des chevaux et des roues des charrettes et préserver la tranquillité de la réflexion des clercs et des étudiants. A Bourges, tout tourne autour de cette cathédrale. Elle est au loin le dernier point de repère, quand Bourges s’estompe dans les brumes. Elle pourrait être éponyme. Ne dit-on pas le maître de Bourges, pour désigner le geste exceptionnel de celui-ci (ou ceux) qui ont imaginé la voûte de la cathédrale ?
Puisque le mystère est tel que même le concepteur de cette technique est resté inconnu à jamais. Bernard Stephan.
L’école de droit de Bourges après celle d’Orléans marqua la renaissance du droit romain après des années de violence. Les enseignements étaient donnés dans la salle du couvent des Jacobins, ( rue Moyenne, face à la poste), et les réceptions des professeurs, examens se déroulaient dans la cathédrale: L’université fut inaugurée dans la cathédrale, le 9 mars 1466. Le costume des écoliers comprenait au XVI siècle, » une robe et un chaperon plus un bonnet carré au faîte duquel il y a une petite houppe de soie rouge et verte ». et en plus tout se déroulait en latin, cela renforçait le caractère solennel ! A l’époque, les cours étaient en latin, c’était la langue et ce jusqu’au XVIII siècle en ce qui concerne notamment le droit. pour toute l’université et la circulation de la connaissance en général, le latin était déjà la langue européenne, car entre autres sa richesse de vocabulaire permettait de communiquer facilement !
Mais j’en étais simplement à l’Ecole de droit de Bourges. Le latin était aussi par nature la langue du Droit puisqu’il véhiculait la forme latine avec le fonds, le droit romain dont notre propre droit est sinon le fils direct mais le neveu !

