D’un côté figure la croix, de l’autre, le livre fermé
Tympan de St-Ursin
Façade occidentale
C’est-à-dire la façade où vous pourrez admirer le plan du Maître de Bourges (inconnu) du début du XIII e s. D’un long rectangle qui se termine par un demi-cercle, l’espace est alors divisé en 5 vaisseaux sur 3 étages, ouvrant sur la façade par 5 portails merveilleusement sculptés.
De magnifiques iconographies historiées, qui rompent du tout au tout avec le portail roman à son opposé. Pas du tout couru d’avance de pouvoir restituer photographiquement et par la hiérarchie biblique, l’histoire qui gravite autour du Christ, entre Ancien et Nouveau Testament, entre Passion et Résurrection…

Ci-dessous sont montré deux anges qui, à gauche, emporte le Soleil et à droite la Lune. Symbolique incarnée pour traduire la Lumière du Christ qui éclaire un nouveau monde. Ainsi, les deux luminaires – diurne et nocturne – ne fixant plus la limite des jours…
Registre supérieur – Tympan du Jugement Dernier
1/ Sous les voussures représentât saints et saintes : le Christ-Juge en Majesté.
2/ Second niveau : St-Michel séparant les élus des damnés.
3/ La Résurrection des morts.
Illustre la statue du Sacré Cœur, au centre du portail du Jugement dernier / sculpteur : Caudron, années 1840


Christ en Majesté
Autour du Christ, des anges portent les instruments de sa Passion. Pas très visible sur la photo, la Vierge-Marie et l’évangéliste St-Jean , à genoux, implorent Jésus pour les hommes ressuscités.
Noé replante sa vigne
L’épisode historié de Noé s’incarne dans celui des 40 jours de « Déluge ». Histoire structurée par le nombre, celle de trois étages : les « 3 mondes » selon la tradition. Noé est celui que Dieu à choisi pour rappeler l’Homme au repentir. C’est une figure importante de l’Ancien Testament, il apparaît également dans le Coran. Ci-dessous, des visuels comme il nous plait de les contempler. Une sublime frise architecturée sur le thème de la vigne, et des oiseaux picorant le raisin, en compagnie d’une salamandre. Après la récolte, le raison chargé est emmené pour être pressé. Une magnifique représentation de l’arche de Noé visible sur peinture murale à l’Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe.


Une magnifique représentation de l’arche de Noé visible sur peinture murale à l’Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe / http://abbaye-saint-savin.fr
L’une des particularité de l’art gothique consiste à la décoration empruntée ou inspirée par la nature : ici la vigne et il faut bien le dire, pour cet extrait visuel, nous sommes à observer une nature qui nous est familière.

Voici un autre épisode biblique à observer scène forte intéressante. Il s’agit d’un élément d’histoire prélevé du « Midrash« , celui menant au Christ. Mes photos montrent le démon Samaël sur la tête du serpent-dragon. Si vous vous intéressez aux pistes ésotériques.
Depuis la lecture du passage de l’Apocalypse, on y retrouve Samaël (ou Sammaël). En fait celui-ci incarne l’Ange funeste de la Mort. C’est surtout dans la Kabbale (tradition ésotérique hébraïque ancienne) que l’on retrouve traces du « Dieu-poison », le Serpent tentateur quant à Ève.

Portail central : « Le Jugement Dernier »
XIIIe s.
Ma prise de vue montre un extrait du Jugement Dernier. Vous ne le voyez pas, mais le Christ en Gloire se trouve au-dessus et dans le même alignement que Saint-Michel qui pèse les âmes. Alors que Satan guette l’âme du jeune enfant qui se trouve dans l’un des plateaux de la balance, Saint-Michel se fait rassurant en posant une main au contraire protectrice et de fait, cela signifie que l’âme est sauvée. Cette iconographie n’est pas sans rejoindre le passage de « La Pesée des Cœurs » en Égypte.
Si l’on voulait suivre la « loi du regard », alors nous aurions à tenir compte du fait que l’archange regarde en direction des damnés. Ce qui interpelle déjà, d’autant qu’à la lecture de l’encadrement qui lui a été imparti, on voit aussi que l’archange à largement empiété la partie des damnés. Mais en fait, cela s’en explique par ce jeune enfant nu et en attente du jugement divin. Une magnifique lecture d’une foultitude de messages sculptés dans la pierre. Puis, le serpent initiateur (tellurisme et occultisme). Cette pièce visuelle se situe au niveau de l’angle de la frise des oiseaux et de la vigne, façade des 5 portails.
°Au portail central, l’on voit l’archange St-Michel procéder à la séparation des élus et damnés, balance en main afin de peser les âmes. Celle de l’enfant nu – guettée par Satan – est sauve et protégée par la main de St-Michel.

Archange St-Michel : Justicier de la liturgie
Deux poids, deux mesures : dans les deux fléaux de la balance. À gauche la partie positive du parcours de vie du « jugé » et à droite, son pendant, soit avec toutes les fautes accumulées et qui font poids au moment de délibérer de son sort : ici, on gagne le paradis, ou on part pour l’enfer au terme de son voyage.

Illustration de l’Enfer
Cette iconographie est riche de détails. Vous y découvrirez tour à tour, par le chaudron représentant les damnés qui brûleront en enfer, le désordre, les vices, réceptacle chauffé lui-même par tout ce que vomie la gueule d’un Léviathan. Autrement dit, le monstre d’un chaos abouti par sa plus vile expression.
Un détail de cette scène : la femme dans la marmite, possiblement une prostituée, qui se fait dévorer un sein par un crapaud, alors qu’à sa gauche, un autre crapaud dévore la bouche d’un personnage. Cela traduit quasiment mot à mot que ces deux-là trouvent la mort par où ils ont péché lors de leur incarnation. Aussi vous comprendrez par l’image à quel point l’esprit de ce diable ne dépassait jamais ses attributs sexués. Entrant dans le chaudron de l’enfer, avec comme vous le voyez sur la photo, son bien le plus précieux : celui-ci il veut mourir en emportant son argent, la pièce de monnaie qu’il tient dans sa main gauche.

Cette iconographie n’est pas sans rejoindre le passage de « La Pesée des Cœurs » en ‘Égypte.

Illustration du Paradis
Élus blottis dans le « Sein d’Abraham ».
Vers le Paradis : c’est-à-dire que l’iconographie ci-contre qui traduit purement le Ciel, nous montre des personnages souriants et joyeux. Ce sont des élus qui avancent (vers la gauche), à observer depuis le portail central. Bien et le mal sont représentés très distinctement l’un de l’autre : à gauche les élus sont vêtus et les damnés sont nus.
Arrivant tout de suite à gauche de la robe nuptiale où l’on voit des têtes, Saint-Pierre tenant la clé de son Église. Ensuite, on devine un franciscain encapuchonné, ceinturé par une corde à triple nœud.
Cette scène se trouve à gauche du portail central, laquelle montre les élus vêtus de la robe nuptiale, avançant en confiance, en toute quiétude vers le paradis.

Résurrection des morts
Autre iconographie – registre inférieur du tympan – « Jugement Dernier », hommes et femmes sortent de leurs tombeaux. L’iconographie montre l’expression de la joie sur les visages des ressuscités, certains ont les yeux levés vers le ciel et rois et reines ont gardé leur diadème (perso. central & en bas à g).
Portail de Saint-Ursin
Quelques épisodes de la Vie de St-Ursin, évangélisateur des Bituriges. Avec la découverte et les détails iconographiques présentés sur le portail. Cette précision, parce que ne pas confondre avec la porte romane de Saint-Ursin qui ne se trouve pas dans le quartier cathédrale, saint évêque du diocèse, le fondateur de l’Eglise « locale ». Devant une telle présence de personnages assistants à la scène, on peut par ce visuel identifier le haut dignitaire Ursin, ensevelir son compagnon de route venant de décéder par une longue fatigue. Il est donc allongé de tout son corps, avant de rendre un dernier hommage à Saint-Juste, puis reprendra le bourdon et se remettra en chemin. Mission reçue

Entrée de Jésus à Jérusalem,
le jour des Rameaux


Annonciation à Marie,
par l’Archange Gabriel

Portail Sud
Depuis le portail sud on admire d’autres magnifiques œuvres, notamment une partie romane.
Chapeaute le Tétramorphe, colonnes ornées, chapiteaux historiés, de superbes sculptures.
La crypte romane est située dans l’église basse. Le Tétramorphe sur le tympan et selon la Tradition et les textes de l’Apocalypse les quatre Évangélistes autour du Christ en Majesté. Chacun des intervenants est doté d’une paire d’ailes pour signifier le côté spiritualisé. Chacun s’inscrit sur la Croix fixe et chacun des quatre correspond à un signe astrologique selon les évangiles, comme suit :
* Le Verseau – Evangiles de Saint-Mathieu, pour relater une sagesse incarnée, l’être humain, l’homme qui s’est spiritualisé au fil de ses incarnations.
* L’Aigle-Scorpion – Evangiles de Saint-Jean et qui met en relation avec la Réincarnation – Renouvellement. Ici, l’Aigle dont il est question porte une symbolique Solaire, en ce sens qu’il est le seul à pourvoir regarder le Soleil en face, cela sans siller. Nature mystique.
* Le Lion – Evangiles de Saint-Marc, pour ce qui va prendre forme dans des actes dictés par le courage et le sens de la justice. C’est également le symbole de la Résurrection.
* Le Taureau – Evangiles de Saint-Luc et ici l’animal fait référence au veau sacrifié dans la Bible et l’histoire de Zacharie. Je suis intervenue les années précédentes à ce passage pour le vitrail historié de la Basilique Notre-Dame des Enfants, cela à Châteauneuf-sur-Cher.

Le Christ en Majesté est inscrit dans une mandorle.
Il est entouré des quatre Vivants.





Trois prophètes sur douze, pour évoquer dans la première voussure du portail sud, la « Tribu d’Israël » : sous le Tétramorphe.

Une vue des sublimes sculptures romanes dans les chapiteaux des piliers droits – façade méridionale : deux griffons ailés puis Samson terrassant un lion.









Elle est très belle cette cathédrale. ça fait des années que je me dis qu’il faudrait que j’aille découvrir ses portails, merci !
J’aimeJ’aime