Je vous propose une balade située à trois kilomètres de Cosne-sur-Loire, commune de Boulleret, pour sa modeste bâtisse du XVe siècle immergée dans un environnement bucolique, à souhait. Même les moutons, parsemés de ci, de là, témoignent de l’agréable campagne berrichonne !


Un réel coup de cœur où, harmonie et quiétude de ruralité s’y retrouvent. Profitant de ma balade avec cette âme de pays solidement en lien  avec ce que j’aime du Berry, je partage ces visuels symboliques. Habité jusqu’en 1932 par des familles de fermiers, Buranlure échappe à toutes  restaurations intempestives. Délaissé par la suite, il est au lendemain de la guerre dans un état pitoyable. Quarante ans de travaux intensifs ont permis de sauver le plus parfait exemple qui soit en Berry, de maisons-fortes au XVI e siècle.      

Construit sur un plan carré entouré de douves remises en eau, il réunit en un pittoresque ensemble logis, pavillons, tours, échauguettes reconstruites au XVe et au  XVIe  siècles, à partir de puissantes maçonneries médiévales. Il a conservé ses couvertures en tuiles plates, et les nombreuses meurtrières rappelant l’insécurité qui perdura jusqu’au XVIIe siècle. La tour-porche donne accès à une cour étroite. Le château est souvent ouvert en été, à l’occasion des expositions thématiques, ou lors des Journées du Patrimoine. 

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En 1325, Jean de Porrey, figure dans un aveu rendu au comte de Sancerre pour la maison de Buranlure. En 1339 lui succède Pierre de Vinon et, en 1393 Étienne de Vinon. En 1420, le  seigneur de Buranlure recueille huit moines de Saint-Satur, seuls survivants de l’incendie de leur abbaye et de la noyade organisée par des Anglais.

Relevé à la suite des ravages causés dans la région par le redoutable capitaine bourguignon Perrinet Gasset (c. 1440), le fort de Buranlure est à nouveau cité en 1506. Quelques années plus tard, Françoise de Vinon épouse Jean de Bar. À leur fils, maître des Eaux et Forêts du Sancerrois, succède leur petit-fils Antoine, l’un des plus actifs soutiens du parti catholique.

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En 1573, Antoine de Bar rejoint avec cent hommes le maréchal de La Châtre, dont les troupes assiègent Sancerre et obtient le gouvernement de la ville. Rapidement délaissé, Buranlure est au bord de la ruine en 1718, lors de son acquisition par Jean-François Masson, receveur général des Finances à Moulins : l’eau mine les fondations, les toitures sont à bout, les menuiseries très endommagées, voire pourries… En 1769, la veuve David-Pierre Perrinet inclut dans l’achat du vieux château : « triste, humide et peu commode, situé dans un fond ». 

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La tour-porche donne accès à une cour étroite, laquelle se voit flanquée d’ailes remaniées au XVIe siècles : à droite, une galerie, à gauche trois arcades et un logis, portant les noms de Jean de Bar et de Françoise Vinon (mariés en 1515). Au fond, la façade du logis principal accuse nettement la seconde moitié du XVe siècle : ses quatre grandes fenêtres à meneaux, encadrent une tourelle d’escalier polygonale privée de sa traditionnelle chambre haute. Restaurés avec beaucoup de goût, les appartements ont conservé des vestiges de peintures murales, frises d’armoiries de la famille de Bar, sous une belle cheminée de la fin du Moyen-Âge. La plus récente, attribuée à Antoine de Bar, porte sur le manteau une frise sculptée représentant un combat de cavaliers, traité à l’antique (c.1580).

Bonne découverte !

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