Par Jean-Louis Boncœur
Vous y trouverez 95% de bonheur
et 5% pour faire en faire tout autant.
Ils sont nombreux !

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– » mon Père, j’ai glissée sur le chemin du lavoir… »
C’était convenable, c’était convenu. Fallait le savoir, mais avant de le savoir, fallait d’abord qu’on l’apprenne !
V’la le jeunot, en place à la veille des Rameaux. Pour faire leurs Pâques, pardi, toutes les femmes s’en vont à confesse. Et pis dame, c’est avec les mêmes mots…
Oh ! Sacrées comédiennes, d’avoir péché pour l’Amour du prochain.
À longueur de journée, l’malheureux p’tit chrétien entendant dire, en faisant pénitences :
– « mon Père, j’ai glissée sur le chemin du lavoir… »
Il donnait l’absolution, faute de savoir, mais à la longue, ça le travaillait. Et comme curé, ce chemin de pays, les femmes y faisaient quasiment tous les jours la culbute, il vint trouver notre maire, et dit à la minute ce qui le tracasse, faute de ce chemin trop glissant.
– » Monsieur le maire, votre commune, elle risque un accident ! Partout dans vos sentiers, on dérape et on bute, mais y’en à un surtout, « le chemin du lavoir », qui doit être si impraticable, que les femmes y glissont quasiment tous les soirs. C’est dangereux, faut y mettre des cailloux et du sable pour que ça coule pas tant ! »
Le maire dit : « Oh ! c’est pas grave, ça craint guère qu’elles se blessent en tombant… ! »
Le prêtre s’adressant « Pas grave… Ah monsieur le maire, je crois au contraire que c’est grand temps qu’on s’en occupe et vite !
Parce qu’enfin, faudrait voir à garantir les femmes.
Il y a la vôtre, cette semaine, sept fois, qu’elle a glissée, sur le chemin du lavoir !… »

