Contexte : L’inattendu heureux est partout ! Pour peux que nous le croisions, que nous prenions le temps nécessaire à quelques observations méticuleuses. En promenade à Bourges, je fis une photo du remarquable tympan de la porte romane Saint-Ursin – XIIe s.

Je vous propose des regards sur les éléments de mystère et d’histoire celtique,  mes photos mettent l’accent sur le caractère unique du calendrier de pierre de Saint-Ursin, sa connexion profonde avec la mythologie celtique, offrant une perspective unique et intrigante. Vous me direz dans les commentaires ce que vous en percevez et pensez.


En position d’Atlantes

Se trouvent des inscriptions que je vous propose d’agrandir à loisir : « SEP OCT NOV DEC JAN… » en position d’Atlantes. Juste les premières lettres des mois et des croix allégoriques gravées qui terminent chacun d’eux, ressortent dans ce magnifique calendrier de pierre. En revanche l’auteur des sculptures est anonyme.

Le Berry est le Pays de l’Ours,
c’est bien connu !

La particularité de ce calendrier et son originalité, c’est bien qu’il commence en février et pas en janvier comme celui des pompiers ou du facteur. S’agit-il d’une erreur de l’imagier, certes non !

Savez-vous qu’on trouvait cette même particularité sur le calendrier sculpté sur les voussures du tympan du portail ouest de l’Abbaye de Déols. D’après des gens sérieux, le tympan de Déols est un tout petit peu plus tardif que celui de Saint-Ursin de Bourges qui a pu servir lui de modèle. Et puis l’iconographie du tympan de Saint- Ursin est à 100% profane.

Alors, vous avez presque la réponse. Que faisait l’Ours aux alentours du début Février ?
Ursin, cette histoire d’Ours qui nous renvoie à la mythologie Celtique. Le calendrier Celte ne commençait pas le 1er février, mais début novembre. Chez les Celtes, les ténèbres précédaient toujours la Lumière, la réflexion, l’introversion (tel l’Hermite/Saturne) précédaient toujours la décision et l’action.

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Aussi, depuis le solstice d’hiver, nous rentrons dans un cycle ascendant de 40 jours, qui va nous conduire au 1er février. Il me semble avoir déjà parlé quelque part de cette alternance entre période de 40 jours et de 50 jours. Au solstice d’été, le mystère s’est accompli, au fond du creuset (la crypte ?), la Lumière renaissante a fécondé la terre (la graine). Depuis le soleil remonte. Au premier février (fête d’Imbolc pour les Celtes), la pente ascendante va s’accentuer et on va entrer dans la zone à pente plus forte. À cette époque, le nappes phréatiques seront au plus haut, la graine sera prête à donner naissance à la future plante, le printemps sera tout proche, 50 jours plus tard.

Ce jour là, l’Ours, le vrai Patron de notre terre berrichonne va sortir de sa tanière, s’ébrouer, humer l’air… Si tout lui convient, il va reprendre sa vie extérieure, sortir de son hibernation. Pour lui, le cycle de vie active commence.

Il est riche le portail de l’ancienne église Saint Ours, même les éléments les plus classiques méritent l’attention. En témoignent, la représentation du mois de Décembre ci dessous.

À priori, la dame fait son pain qu’elle a marqué d’une croix. Mais sur quoi veut-elle attirer notre attention  avec le doigt de sa main droite ? Je me permet quand même une petite remarque, sur les 12 mois de l’année, la femme n’apparaît qu’une seule fois et … confinée dans sa cuisine. Belle illustration d’une société avant tout patriarcale qui n’a pas l’air de bien convenir à la dame.

Enfin, à l’heure ou l’on parle beaucoup de dessins satyriques et de liberté d’expression, ne peut-on pas voir dans l’illustration de la fable d’Ésope – L’âne maitre d’école – une satyre, où le ciseau du sculpteur tient lieu de crayon ou de feutre. Seuls les clercs dispensaient l’enseignement. L’enseignant (l’âne) a pour seul instrument : un fouet, qui, à remettre dans le contexte, aidait probablement à faire comprendre gentiment.

On peut d’ailleurs poursuivre dans la même voie avec le Loup et la Grue, voici ce qu’en dit Phèdre lui-même : « Attendre des méchants la récompense d’un bienfait c’est commettre une double faute : d’abord, on a obligé des ingrats; ensuite, on ne peut plus leur échapper sans danger ». Pas grand chose à ajouter, mais quand même à méditer.

A droite et toujours dans le registre du haut une scène du Roman de Renart. C’est clair, il n’est pas mort Renart, il a fait semblant ! Il se réveille et va bientôt bondir de son char funèbre pour semer la panique chez les gallinacées qui croient naïvement le conduire à sa dernière demeure.

En fait, c’est tout le tympan de Saint Ours qui nous offre une belle critique illustrée de la société médiévale sous forme de satyre ou de dérision. On est en pleine réforme grégorienne, il fallait oser !

Oui mais, pendant ce temps, le tympan de Saint-Ours
garde ses mystères, je vais même en ajouter un…

Pourquoi, au mois d’avril, l’homme s’est-il habillé de beau ? Pourquoi une croix après le « APR » (Avril) que l’on retrouve d’ailleurs au mois de décembre ?

Si je n’en connais pas de réponse, j’aimerais toutefois bien savoir… Auriez-vous une idée, amis lecteurs sur Berry Au Cœur de France ? À ne pas manquer lorsque vous vous trouvez à Bourges, car le tympan de St-Ursin reste une sculpture romane rare, à la fois originale et sa singularité.


Où c’est tout ça ?

Je mets une carte, il n’y a plus qu’à…
Avis aux amateurs du Patrimoine 😉

4 réponses sur « Parcours Celtique : Le calendrier de pierre de Saint-Ursin : Histoire & Mystères révélés »

  1. Merci Muriel, c’est admirable!
    Merci aussi pour vos nombreux partages de culture
    dans les groupes réseaux où je suis inscrit.

    A très bientôt à vous et belle fin de février.
    Cordialement

    Besançon

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