Les chapelles se visitent, pareillement que les églises. D’autant plus, lorsque qu’une légende s’y attache, que la tradition fait se perpétuer processions et pèlerinages, comme c’est le cas pour cette belle et spacieuse chapelle.
Le pèlerinage Marial, fort réputé au Moyen Âge, connut un grand essor de fréquentation au XVIIe siècle et fin XIXe (où l’on compta jusqu’à 10 000 et 25 000 pèlerins !). Des miracles se sont produits, alors que des personnes malades ou victimes furent conduites à Vaudouan et en 1706, une confrérie fut établie suite aux miracles : les ex-voto suspendus sur les murs attestaient alors de la reconnaissance des malades ayant recouvrés leur pleine santé. Au XIXe siècle, lors des épidémies et sécheresses, les Berrichons venaient à Vaudouan.
Comparée à celle de Lourdes, la notoriété de Vaudouan paraîtra bien mince et cependant, quand on se penche davantage dans l’histoire de celle-ci et du sanctuaire, c’est une bergère qui découvrit la statue, il est question d’une source, puis de chapelle détruite à plusieurs reprises, elle s’est toujours vu reconstruite.

VAUDOUAN
La fontaine votive
Le nom de Vaudouan vient de « Vau », héritier d’un très ancien culte, pour sa chapelle située à quelques kilomètres au sud de La Châtre, non loin de la commune de Lacs et de Briantes, pour être encore plus précise.
Notre-Dame est dite « chapelle ». C’et une jolie chapelle rurale que je visitais après avoir été à Tournon-Saint-Martin. Un sanctuaire dont l’origine fait remonter à une légende incontournable au site. Le Berry est une terre de grande spiritualité et cette construction évoque les anciennes processions et dévotions à la Vierge-Marie.
Le jour de l’Annonciation 1913 (année importante pour le Berry car marquée par plusieurs changements religieux et politiques), ais-je lu, une bergère découvrit sur l’eau d’une source, une statue en bois de la Vierge portant dans ses bras l’Enfant-Jésus tenant une colombe. La bergère apporta le statue au prêtre de Briantes, qui l’installa dans l’église. Le lendemain, elle était revenue à la source. Ils l’amenèrent à La Châtre… elle revint à la source. N’était-ce pas un signe ? Signe que notre-Dame voulait que les hommes édifient ici une chapelle Mariale en ce lieu.
Le chantier démarra, mais à chaque fois que les ouvriers voulaient creuser pour établir les fondations, celles-ci étaient envahies par l’eau. Alors, désespéré, le maître des maçons lança son marteau dans les airs, et déclara construire là où il tomberait. Il le retrouva au pied d’une génisse blanche, et c’est comme cela que fut définitivement défini l’emplacement de Notre-Dame, proche de cette source et signe de cultes plus anciens. On retrouve le même récit en d’autres endroits.

Un premier édifice fut bâti au XIe siècle, endommagé puis restauré à plusieurs reprises, soit aux XIV-XVI et XVIIe siècles. Avant 1789, les archives de l’Indre conservaient de nombreuses procédures entre les chanoines de La Châtre ou le seigneur, le prêtre de la commune de Briantes.
En fait, la chapelle fut détruite pour être entièrement reconstruite en 1868, via les initiatives de l’abbé Semelet (1824-1885). L’histoire nous enseigne que cet abbé marqua la commune de nombreux procès qui l’opposèrent à la municipalité(notamment guerre des cloches, contestations quant à l’ouverture des cafés le dimanche). Le chantier fut confié à Alfred d’Auvergne, un architecte Indrien depuis 1851. On lui doit pas moins de 340 constructions, dont palais de justice, écoles, quelques usines, restaurations de châteaux et bien sûr des églises : 31 édifiées et 103 restaurées !
À l’intérieur de la
Chapelle

J’ai fait le tour de celle-ci et vous détaille les photos pour que vous découvriez avant votre visite ce à quoi vous attendre… Une chapelle entièrement peinte, qui me fit immédiatement penser à l’église de Tranzault, proche également de Briantes et Vaudouan, bien qu’à Vaudouan, les peintures y sont clairement plus douces !
Cette décoration peinte depuis l’intérieur est de Raphaël Bodin, due également à un artiste Italien Tarniotti, qui demeura à Nevers, et encore, une belle restauration qui s’est produite en 2010, grâce à l’initiative de Jacques Viard.
Après une vue depuis la nef, on continue la rétrospective en images ?
Dans une ambiance et des visuels cette fois dédiés à la vie de Marie…
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Annonciation. Le couronnement.
Je me renseigne quant à la date du pèlerinage 2019, puis la notifie dans la publication.
D’avoir suivie la procession en 2013 à partir de l’église de La Châtre : c’est 4 km à pied –
une messe à la fontaine – les vêpres en après-midi.
– Possibilité de déjeuner sur place via l’environnement aménagé à cet effet
(en 2013 avec des amis Indriens !).
Comme pour chaque articles du blog
n’hésitez pas pour des commentaires …
La genèse de cette tradition est bien belle ! Merci Muriel, vos photos sont belles et donnent à découvrir.
Bonne semaine à vous, à bientôt.
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Merci aussi pour ce blog qui nous fait découvrir tant de belles choses!
Bien cordialement, Muriel, passez une bonne fin de semaine, ainsi que vos lecteurs.
Amitiés
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Merci pour tes jolies balades instructives Muriel. Et tu donnes vraiment envie!
J’avais été extrêmement frustrée de ne pas avoir pu visiter cette église particulière dans l’Indre lors d’un déplacement familial. Cet article ne fait que renforcer mon envie pour les beaux jours bientôt. Il est fort probable que je la place en objectif pour une balade prolongée car nous voulons aussi aller chez George Sand .
Je note précieusement chère Saint-amandoise. Amitiés!
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Bonsoir Muriel
Merci pour la visite très détaillée. J’y suis passée en coup de vent plusieurs fois. Je la trouve superbe et vos photos sont très franchement belles.
Bon courage
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