Abbaye du « Bourg-Dieu » : le rayonnement de l’Art Roman
Fondée le 10 septembre 917
Les amateurs et les passionnés se seront rendus sur le site de l’abbaye de Déols, pour découvrir ce qu’il reste visible des vestiges de ce site remarquable du Berry. Vestiges et parfois fragments. Allant souvent me promener à Châteauroux, il m’arrive d’aller encore sur le site Déolois. Ce site dépasse – à mon humble avis -la vision d’éboulis et ruines restantes d’une abbaye autrefois multi rayonnante de sa spiritualité, malgré avoir subi de nombreux dommages.
Mais comment transformer notre vison du peu qu’il nous reste à voir de l’architecture grandiose et du rayonnement spirituel ici ? La question reste ouverte à vos commentaires, et une mémoire inscrite sur les bâtiments conventuels et le clocher de l’abbaye revient à tout visiteur admiratif de ce passé grandiose. L’histoire, aussi riche que l’a été l’abbaye, me fascine. J’aime encore aller rencontrer sa pierre précieuse, elle me semble couronner encore solidement le fût de ses colonnes, notamment entre la base et les chapiteaux remarquables.
Ma balade photographiée ©Déols, site Clunisien
Berry Au Cœur de France #1
Photo : Maquette de l’ensemble clunisien – ©Berry Au Cœur de France
Cela rend compte visuellement de ce qui a été, ce qui a subsisté de vestiges actuels. Selon la tradition, l’itinéraire roman de Déols est riche de messages. À sa source, c’est véritablement une conscience de l’art et lorsque j’y retourne, je me livre chaque fois à une profonde réflexion. Il faut calmement examiner le site, faire le tour de ce qui s’y trouve encore de visible lors de nos visites. Je pense que l’abbaye nous fait connaître ici et nulle part ailleurs, les premiers enseignements de l’art roman en Berry. Comme il n’en reste plus grand-chose aujourd’hui de ce qui fut jadis, il nous est de fait difficile de reconstruire cette structure passée, et cependant.
Vidéo : Anniversaire de l’abbaye ©Berry Au Cœur de France
En 1115, Déols possédait 88 églises avec droits paroissiaux (droits de nommer le desservant et d’empocher les revenus du casuel, sans compter la dîme) ….. ça explique aussi la richesse de l’architecture et du décor, n’est-ce pas ! La grande majorité de ces églises avec droits paroissiaux ont été acquises à partir de 1093 dans le cadre de la mise en application de la Réforme Grégorienne, quand Aldebert, abbé de Déols, est élu archevêque de Bourges à la mort de Richard II. Aldebert est donc le deuxième prélat issu du clergé régulier à accéder au siège archiépiscopal, deux autres suivront. C’est important, à plus d’un titre, et même pour les thèmes du décor sculpté à condition que l’on veuille bien s’intéresser au fameux ……. contexte. Les paroisses à la nomination de l’abbé de Déols sont dans leur grande majorité située à l’ouest du Cher (la rivière) ou le Bas-Berry. À l’est (en Haut-Berry) il y en a très peu, La Celle-Bruère est peut-être même une exception. Et ça ne s’explique que par des raisons politiques.
Sans avoir une vision fixe, c’est en effet très formateur de s’éduquer à cette subtilité des messages transmis par l’art roman, et ils ne manquent pas ! À Déols, le passé resurgit en force au présent , car le site clunisien reçoit de très nombreuses visites.
Qu’allez-vous découvrir ?
Plusieurs réponses possibles. Au fur et à mesure de notre compréhension et de notre ressenti, sur place, lors d’une visite initiatique incontournable. Aussi, par quelques écrits sur l’abbatiale, vous ouvriront des portes. Et je le redis : à mon sens, il n’y a pas de hasard.
Sur ce qu’il reste visible du mur Sud du narthex
la scène historié « Daniel dans la Fosse aux Lions »
Ce chapiteau est d’une rare présentation.
Selon les symboles de l’art roman : le Centaure
Comment décoder ce chapiteau ?
Deux animaux fantastiques, dont chacun passe de la bouche à l’oreille de deux têtes de montres placées dans les angles du chapiteau. Une œuvre remarquable, en effet, tous les canons de la sculpture romane de du mi-XII° siècle sont parfaitement respectés et exécutés par un artiste en pleine maîtrise de son art. Même si on n’arrive à rien en matière d’interprétation symbolique, ne gâchons pas le plaisir de nos yeux et saluons l’artiste.
Se voit sur la coupe : 2 animaux, un 3° accolé à l’angle de départ. Puis centrés à la scène, deux visages corinthiens. Rarement, nous verrons comme ceci, une décoration animalière presque sortie de la corbeille encore très visible de ce chapiteau (motif complexe de l’art roman)
Monsieur Viollet le Duc ne l’a pas trouvé curieux, mais il le donne comme un « remarquable exemple de composition et de finesse de travail » (Dans « Dictionnaire raisonnée de l’architecture française du XI° au XVI° siècle »; Eugène Viollet le Duc,1856, éditions numériques Wikisource). Viollet-le-Duc n’était pas un symboliste, mais un architecte.
Les chapiteaux corinthisants ou dérivés du corinthien ont toujours deux plans de symétrie. Le plan médian et le plan diagonale. Oui mais les artistes romans s’attachent à rompre la symétrie d’une manière ou d’une autre, parfois subtile. Certains disent que c’est une facétie, j’ai pour ma part du mal à les croire.
Au contraire, c’est souvent dans cette dissymétrie que se cache la clé de l’interprétation. J’ai bien dit souvent, pas toujours et rien ne dit que cette règle qui n’en est pas vraiment une s’applique ici, ce n’est donc qu’une piste. Bonne observation !
Vous découvrirez cette figure sur la façade Ouest du clocher
mur du narthex
Vestige d’une sirène
sur le mur Sud du narthex
Dommage toutefois, la Sirène nous laisse sur notre faim.
Depuis la façade Sud,
et puis une ouverture qui a été murée
sur la partie haute du narthex.
Je suis venue ici jouer, tant et tant de fois !
À mon époque, ce lieu précis était nommé la plaine de jeux.
Grande âme par ici, qui en a vu dans ses murs. Et puis, on ne peut pas occulter non plus, ou omettre de citer, en attaché de l’historique sur lequel repose désormais l’Abbatiale de Déols, nos églises romanes Berrichonnes dépendantes à sa suite. En effet, le clocher restant de Déols fit école auprès d’églises sœurs : je cite notamment la magnifique Romane Saint-Blaise à La Celle (jouxtant Saint-Amand), l’église de Châteaumeillant, les églises rurales de Saint-Jeanvrin, de Primelles… L’héritage de Déols est particulièrement vivace. En fait, autant de lieux où chacun peut ressentir la flamme d’une ferveur initiatique, spirituelle. Déols, c’est une ferveur au goût d’immortalité, même si elle ne nous donne à voir aujourd’hui que trop peu.
Le motif feuille
est à observer en passant par l’arrière de l’abbatiale
Porte sud
Ce qui ressemble à des masques
Masques figuratifs de l’Art Roman.
J’aime beaucoup ces ceux-ci, en conciliabule.
J’aime beaucoup cette veine jaillissante, inspirante pour moi,
que j’observe dans ses détails. à mes retours.
Je l’ai photographiée à plusieurs reprises.
Par cette approche visuelle & commentée par Muriel,
la visite vous a plu ?
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Le Berry 
Cette beauté d’art roman à cette époque, incroyable, avec les possibilités qu’ils avaient à construire. Merci Muriel, quels beaux partages sur votre blog. Bonne journée.
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C’est exact Annie, et prenant en compte leurs possibilités de l’époque, étaient aussi certaines grandes lois naturelles qu’ils joignaient à l’application.
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Magnifique !
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Remarquable encore 😉
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Muriel, merci pour votre publication!
C’est difficile je crois, à la vue des ruines que vous avez partagées en photos, d’imaginer ce qu’à pu être cette abbaye au seul clocher. Je suis de la Touraine, je ne connais donc pas du tout l’abbaye. Merci beaucoup.
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J’ai lu votre message hier au soir, c’est pourquoi j’ai ajouté à l’article la photo que je fis quant à la maquette et la vidéo, lors de l’anniversaire des 1100 de l’abbaye Notre-Dame. Ces deux visuels venant compléter mon article, restituent toutes les lignes d’autrefois en présence. On se rend donc plus facilement compte du rayonnement de l’abbaye bénédictine qu’à été Déols.
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Muriel vous faites et publiez un blog intéressant, félicitations pour tout.
Cordialement.
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Merci Joachim 😉
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Très intéressant Muriel.
Merci.
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Ces églises romanes, modestes ou plus vastes, renferment des trésors quand on sait les chercher.
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Toujours des photos et commentaires très enrichissants avec Berry au Coeur de France!
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Tiens, tiens ! 😉 Après t’être bien repu sur Miam, tu me fais la gentilles de ta visite.
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ll est superbe ce cocher à Déols, merci beaucoup.
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J’ai visité Déols plusieurs fois, nous sommes de Bommiers pas loin.
Merci à vous Muriel, superbe.
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merci pour vos sympathiques partages Muriel.
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Je suis à Boussac. Lorsque nous allons à Châteauroux, nous faisons un détour pour l’abbaye de déols. Dans ses ruines, on voit beaucoup aussi. Dommage que ce qu’il reste reste ne soit que ce clocher.
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Merci de nous faire découvrir des petites pépites de la sorte, par vos commentaires et vos photos Muriel, toujours très intéressant.
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Je vous remercie aussi pour vos visites au site, Elliott 😉
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Chouette votre sortie à Déols Muriel, merci du partage. J’ai eu l’occasion de prendre une photo l’an dernier mais pas au week end patrimoine.
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Lorsque l’on se trouve sur le site, en en revient rarement bredouille et cela, dans tous les sens du therme.
Au plaisir Nicole 😉
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Passionnant, cet article sur l’abbaye!
Très agréable de vous lire dans vos domaines favoris Muriel.
Merci et bonne journée à vous.
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Toujours instructif, merci Muriel.
La vidéo est aussi intéressante, elle fait comprendre mieux l’histoire, pour ce que nous ne pouvons plus voir maintenant de Deols.
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