Comment aprivoiser ce petit monde de pierre quand on n’y connaît presque pas grand chose ?

Lorsque je me suis trouvée à l’abbaye, idéalement ce fut le lieu de mes approfondissements, et la question ci-desssus s’est faite article par après. En passant un à un les chapiteaux : ceux extérieurs dans un premier temps, puis en second ceux de la nef, et en troisième volet quant à ceux dans le choeur.

  • Tétramorphe ou les 4 Vivants : Taureau, Lion, Aigle, Homme
  • Animaux-symboles
  • Animaux-symptômes
  • Bestiaire évangélique
L’animal-symptôme ou l’animal-symbole révèle quelque chose de l’homme et même de Dieu.
Ce visuel depuis la Rue d’Orléans,
commence et conclu le chapitre
.
J’espère qu’il vous a plu !

La tradition chrétienne en fournit de riches interprétations, tant dans la littérature que dans les arts. À Saint-Benoît, j’ai pu par deux fois faire des liens intuitifs et des analogies entre une lecture de certains chapiteaux, et animaux, plantes nombres décrits dans la Bible.

L’animal est le plus ancien thème décoratif connu et il est présent dans tous les arts primitifs. Des peintures de Lascaux aux gravures du Hoggar, et puis l’art préhistorique qui s’étend à de vastes régions. Cependant, cette créaton, on peut la voire à la fois unifiée et énigmatique.

Pour ce qui est des peintures de Lascaux, si vous connaissez aussi, faut-il y voir des riutels religieux, ou bien magiques ? Et que dire des rapports de l’homme à l’animal, de sa relation par rapport à Lascaux.

Par la peinture et la sculpture, s’exerce toute une activité symbolique, les édifices romans en sont riches. Aussi, les représentations du danger sont-ils pour exorcicer des peurs ? La danse macabre, elle, que l’on retrouve aussi en peintures monumentales dans plusieurs églises de France, canalise-t-elle une inquiétude face à la symbolique de la Mort ?

Et puis ailleurs, une scène de chasse à des attaques ? Je pense en termes de symbolisme. À mon sens, l’activité symbolique introduit une dimension religieuse autre que magique, laquelle embrasse les enjeux de la vie et de la mort. Et puis des relations vont se tisser, de l’homme à l’animal, via des comportements ou destins communs. L’attribution symbolique qualités-défauts propres à chaque espèce, détermine par avance l’accueil ou l’exclusion, comme suit : la simplicité de la colombe, la ruse du serpent, la débauche du porc, la force du lion (que l’on retrouve dans le Tétramorphe), l’étourderie de l’oiseau, ou bien son caractère annociateur d’un danger comme je le mentionne dans le chapitre des chapiteaux (voir ma visite intérieur), etc.

L’analogie s’appuie parfois sur des traits organiques évidents (avec les mamifères par exemple), ou bien sur un repérage de comportement telle la construction d’un abri, soin des petits, vie sociale. On imagine une ressemblance avec les traits humains, à rapprocher entre elles les propriétés de son caractère. Entre, est le diable qui divise, à mi-chemin entre son statu animal ou d’initié.

Enfin, les animaux mythiques tel le Centaure sur une chapiteau de la nef, en l’église romane de Blet, que j’ai bien souvent rencontré ailleurs et vous aussi très probalement. De même que les sirènes, sculptures foisonnantes dans l’art roman.

D’autres, sous forme de parabole ou de fable : l’Âne musicien à Dun-sur-Auron… Dotant les animaux de la parole ou les mettant en scène, la caricature s’avance déguisée, ne trompant pas les rieurs, mais déroutant quand même un peu les censeurs.

Les animaux qui incarnent une force fraternelle, de sociabilité tels les éléphants, (sens de la tribu, eminemment sociables, qui rendent de fiers services à l’humain qui les emploient, voire même qui les chérissent comme en Inde ou au Tibet) tellement peu communs dans notre région, qu’ils me fallait leur consacrer un article.

Oui, sont bien des éléphants reliés par la trompe, sur ce chapiteau. Quelle surprise inouïe m’attendait ! Symboliquement, cela traduit l’unicité, la capacité d’unir deux forces pour n’en faire qu’une seule. Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

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La Bible utilise largment le langage concret des comparaisons sous la forme d’illustration comme ci-contre, d’un comportement, voire d’une énigme à résoudre. Il s’agit du registre privilégié de paraboles et d’illustrations animales. Ces paraboles animales dénoncent notamment des comportements humains.

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Le pophète Nathan et l’unique brebis d’un pauve qui a été volée par un riche voisin, provoque David à prendre conscience d’une criminalité. Ezéchiel invente la comparaison de deux aigles pour annoncer une fin des rois descendants de David. Jean-Baptiste fait explicitement de l’agneau le signe du Christ (Jn 1 – 36).


Animaux symboliques : dans la traditon biblique et allégorique

Le symbole est simple, en soi, selon sa forme initiale, par contre il a des applications et autrs codes, cryptages multiples et c’est cela qui rend l’étude complexe ! Il n’est pas toujours facile de savoir jusqu’où l’on doit pousser la recherche. Et lorsqu’on s’y avance, détail par détail, on a alors le vif sentiment de courir le risque de ne jamis parvenir au bout. Dans l’univers du symbole, mieux vaut se résigner à ne trouver en chemin que des clés relatives.

TAUREAU, LION, AIGLE,
HOMME

Figures des évangélistes – Le Tétramorphe

Le tétramorphe sur le tympan et selon la Tradition et les textes de l’Apocalypse les quatre Évangélistes autour du Christ en Majesté. Chacun des intervenants est doté d’une paire d’ailes pour signifier le côté spiritualisé. Chacun s’inscrit sur la Croix fixe et chacun des quatre correspond à un signe astrologique selon les évangiles, comme suit :

Je partage les photos que je fis depuis le portail Sud
de Saint-Etienne de Bourges : 08/08/2015.

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.685809974885320&type=3
LUC

* Le Taureau Evangile de Saint-Luc et ici l’animal fait référence au veau sacrifié dans la Bible et l’histoire de Zacharie. Le Taureau fait analogie à la tribu de Joseph, selon les bénédictoions de Moïse.

MARC

* Le LionEvangile de Saint-Marc, pour ce qui va prendre forme dans des actes dictés par le courage et le sens de la justice. C’est également le symbole de la Résurrection.

JEAN

* L’Aigle-ScorpionEvangiles de Saint-Jean et qui met en relation avec la Réincarnation – Renouvellement. Ici, l’Aigle dont il est question porte une symbolique Solaire, en ce sens qu’il est le seul à pourvoir regarder le Soleil en face, cela sans siller. Nature mystique.

MATTHIEU

* Le VerseauEvangile de Saint-Mathieu, pour relater une sagesse incarnée, l’être humain, l’homme s’est spiritualisé. Avant le Lion, le Taureau et l’Aigle, la première figure du Tétramorphe est l’homme, selon la vision d’Ezéchiel. Il est à part et de ce fait, il ne peut pas entrer en égalité dans la réflexion des animaux symboles.

La période romane offre à lire et à voir beaucoup, quant à la sculpture du Bestiaire et celle la plus représentative de cet art symbolique, est le Tétramorphe : du grec tetra (quatre) et morphê (forme).

Bestiaire évangélique

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2 réponses sur « Bestiaire »

  1. Bonsoir Muriel. Est-ce que comme au tympan de Conques, vous suivez une orientation de lecture ?
    Amitié d’Auvergne, à bientôt.

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    1. Bienvenue Germain,

      Plutôt que faire réponse par un « je ne pense pas » ou un « je ne sais pas », alors que je trouve pertinente votre question, je veux bien y répondre. Lors mes déplacements nombreux ailleurs que pour le Berry roman ces trois dernières années, j’ai pu faire comme expérience qu’une façon de lire le Tétramorphe au tympan tourne autour de la figure centrale, autour du Christ siégeant au centre et dans une attitude du Maître qui enseigne.

      Mais à la manière de mes lectures des chapiteaux et de la « loi des regards jamais sortie de son contexte« , j’observe donc ce que le Maître enseigne : d’abord par le visuel du livre, biensûr : la plupart des livres sont tenus ouverts par le Christ et à St-Benoît, tenu ouvert, sur son genou gauche, et il lève le bras droit en signe soit de bénédiction, soit d’autorité religieuse. Vu que sa main droite est absente, la totalité de l’enseignement ne peut être affirmative en ce cas. Gênée par des barrières métaliques disposées autour du tympan en 2017, bien que j’ai pu observer cela, je n’ai toutefois pas pu le photographier. Quoi qu’il en soit, ce n’est que partie remise come je l’écris dans un article précédent. De ma contemplation globale du Tétramorphe centrée sur le Christ, m’amena aussi une question touchant plus largement l’art médiéval chrétien : l’animal y est-il seulement utilisé comme symbole de la condition humaine et du domaine divin ? Ou bien lui impose-ton une « fonction » toute symbolique et qui, selon le Christ centré, fait de fait référence au caractère humain et divin ? Cette loi du regard à laquelle je suis désormais fidfèle est remise dans son contexte et notamment, son cotexte immédiat, issu d’un environnement à ne pas séparer : le contexte, toujours le contexte lui-même (Jacques Bonvin).

      Le questionnement applqiué au Tétramorphe, cela voudrait dire qu’homme, boeuf, lion et aigle, chacun est-il seulement représentatif du symbole évangélique auquel il se rapporte, ou bien est-ce la fonction évangélique qui englobe chaque animal dans la référence centrale, qui est l’annonce du Christ ?

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