Province aux reliefs contrastés et aux sols très variés, le Berry demeure un pays forestier : à chaque milieu correspond un type d’essence particulière. Chênaies, hêtraies et charmaies côtoient les plantations des pins sylvestres ou maritimes ordonnées sous le Second Empire pour valoriser la région brennouse et solognote, contrées insalubres s’il en fut.

Dans la société rurale, le rôle nourricier de la forêt reste incontestable. Elle fournit des bois d’œuvre et de chauffage et apporte un complément de ressources à la paysannerie, qui, tout en oubliant pas ses instincts, embrasse du regard l’horizon berrichon.
L’œil devine en permanence la présence de l’arbre ou de la forêt plus lointaine. Bordant les bois et taillis, les landes d’ajoncs, de bruyères et de genêts, les ronciers souvent impénétrables où, tout au long du XIXe siècle, est pratiqué l’écobuage ou brûle d’infimes parties de ces landes pour les mettre en culture.

S’il est une région où l’arbre domine le paysage de sa présence, c’est bien dans les bocages Boischautins, du Pays Fort ou de la Marche berrichonne qui de loin font penser à une forêt aux frondaisons espacées.

Comme celles de Meillant qui jouxte la commune de Saint-Amand-Montrond, ou bien la forêt domaniale d’Habert lorsque l’on va en direction de Lignières, et de l’autre côté de Saint-Amand la forêt de Thaumiers qui rejoint Le Pondy.

Puis la forêt de Vierzon, celle d’Allogny et celle de Châteauroux : Le Poiçonnet, où j’allais y cueillir le muguet, chaque Mai revenu – de mon enfance)

Forêt de Tronçais …

Avec ses 10 600 hectares situés dans le département de l’Allier et si proche de notre ville de St-Amand-Montrond, au sud du Berry, la forêt de Tronçais est connue comme la première futaie des chênes d’Europe. Elle est principalement constituée de chênes « rouvres », que l’on appelait autrefois des « tronces » et qui de fait sont à l’origine du nom.

C’est Colbert (futaie connue des promeneurs) qui organisa la création de ladite futaie de chênes de Tronçais en 1670. Désireux de doter le royaume de France d’une marine puissante, il décida de planter plus d’un million d’hectares d’arbres dont les troncs et les branches, spécialement sélectionnés, devaient fournir à l’industrie navale une matière première de grande qualité.

La forêt fut fortement dégradée pendant la Révolution, puis avec les forges de Tronçais alimentées a charbon de bois. Ces forges sont restées en activité de 1791 à 1932 et Tronçais dut être régénérée au XIXe siècle.

Sont restés quelques hectares de la futaie originelle Colbert et certains chênes ont plus de 300 ans.

20180404_180249[1]

Laisser un commentaire