
En Juillet 2011, alors que je menais quelques recherches sur le terrain, relatives à la Commanderie des Templiers de Braize, j’eus la chance d’avoir été accompagnée par le propriétaire du rachat de ladite commanderie qui me proposa un tour en 4X4 pour rejoindre sa prairie dans laquelle pointe un tumulus.
D’où les traces de pneus que je photographiais en redescendant, comme si j’avais voulu cristalliser dans le temps ma prospection, via cette très belle journée en découvertes culturelles.
Aucune motte castrale n’est parvenue jusqu’à nous dans son état originel, les constructions de bois ont disparu et la motte elle-même a parfois été arasée volontairement. La toponymie, cependant, garde de nombreuses traces de l’existence de mottes disparues, noms de villes ou villages, Lamotte-Beuvron, Lamothe-Cassel, lieux dits la Motte, le Mottier etc.
Le château à motte apparaît un peu partout au début du X au XIe siècle, constitué de deux parties : une motte (levée de terre naturelle ou artificielle) qui servait d’assise à un donjon. C’était un réduit défensif qui servait de demeure au seigneur et qui était entouré d’une enceinte extérieure, beaucoup plus étendue, qui contenait la motte et une basse-cour. La motte est un dôme de terre qui peut être recouvert entièrement pu partiellement par de la verdure ou des arbres. La Motte d’Humbligny qui fera l’objet d’un prochain article, est remarquable à ce titre.
La motte est donc un symbole de pouvoir féodal détenu par les seigneurs. Par la suite, certaines mottes féodales seront réutilisées pour des constructions en pierres remplaçant les constructions en bois et deviendront le centre d’un château féodal. Le terme de motte féodale était utilisé en castellologie pour définir un ouvrage de défense construit en terre et bois. Autres dénominations qui tendent désormais à être utilisées : motte castrale, château à motte. La motte castrale est généralement composée d’un rehaussement important de terre rapportée et tassée, de forme circulaire, la motte, au sommet de laquelle est élevée une tour centrale, ayant fonction de donjon, un puits est parfois creusé à l’intérieur. Ce sont les paysans qui construisaient les mottes pour les seigneurs.
On y trouvait également les dépendances d’un castel, autrement dit, les logements d’une garnison, des bâtiments d’exploitation. Là, se réfugiaient les paysans en cas d’attaque ou d’incursion ennemie, étant donné que le lieu inspirait à la défense. Effectivement, l’enceinte est constituée d’une palissade plantée sur un rempart de terre. Les mottes étaient autrefois très nombreuses et elles servaient parfois de postes avancés, comme par exemple autour du château campé sur les hauteurs de Montrond et de sa motte féodale « Vieux château ». Saint-Amand-Montrond n’était pas encore, mais Saint-Amand-le-Chastel, là il y avait un château. A proximité de l’église paroissiale (ville ancienne) il y aurait eut également une motte seigneuriale. Cela fait partie des défenses et surplombe, généralement.

Un côté de la partie haute, sur laquelle nous avions pied,
contemplant les lointains selon les photos que je fis.

Partie basse : pareillement, de l’autre face.
Merci, très agréable a vous lire et vous voir beaucoup partager vos connaissances, Muriel.
Cordialement
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Merci Didier, bonne navigation sur le site 😉
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Là où tu te trouvais, est-ce un espace devenu protégé du fait qu’il y a cette motte ?
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Protégé par le fait qu’il s’agit de l’enclos d’une propriété privée, oui. Je serais bien ennuyée, voire même dans l’incapacité d’y retourner à présent au radar, tant il m’a semblé que le l’endroit lui-même était aussi dissimulé que peut généralement l’être une Templière. Il y eut un peu de chemin à faire, traçant le cœur d’une campagne qui m’est inconnue, dans cette partie Bourbonnaise empruntée pour monter au sommet du tumulus. Un excellent souvenir encore vivace !
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Ton article, Muriel, ouvre la question de nos vieux oppida gaulois.
Bises
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Bien d’accord aussi, ami ! On pourrait par exemple par l’article présent, évoquer/partager quant à la locature de Bouard, notamment sur l’enceinte du lieu-dit l’Ambassay car ici, est attestée une occupation protohistorique. Lorsque je suis allée à Serruelles, il y a quelques bonnes années déjà, au Nord de l’église toujours fermée, est l’ancienne motte féodale, justement située au lieu-dit « La Motte », cela ne s’invente pas. Je me retrouvais à prospecter dans le coin, j’en ramenais des graffitis issus d’une enceinte carrée. Et lorsque je me suis trouvée à Saint-Loup-des-Chaumes pour y photographier l’église, là également, motte féodale depuis les enclos de « Chaumes des Bois-Dé », dont la seigneurie a été attestée au XIIe s. A Saint-Loup, les modes féodales du Verdier étaient préservées, je ne sais ce qu’elles sont devenues…
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Les graffitis que tu ramenais de ton parcours à Séruelles, tu les a publiés sur ta page avec les autres ?
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Merci Muriel pour cet article encore passionnant , le bol, madame !
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Des mottes castrales qui surgissent de terre, on en observera peu de nos jours et à moins d’être un heureux possesseur d’un lieu où s’en élève une, comme ci dessus, difficile de pouvoir remonter une trace archéologique de cet âge sombre laissant peu de source.
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Sur la rive droite de l’Ouatier à Parassy, il y en une, circulaire d’à peu près 15 m de diamètres avec remparts d’environ 6 m, avec douves à l’origine. Certaines mottes étaient protégées par des palissades en bois.
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Merci pour vos commentaires 😉
J’ajoute Bussy, dont la motte castrale est à proximité de l’église romane (sud-est du bourg).
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Bonjour à vous tous. Merci Muriel pour votre blog trouvé ce matin par une connaissance, longue vie je lui souhaite, chère amie passionnée de patrimoine.
Ce qui m’amène chez vous, pour me joindre aux commentaires précédents c’est pour la chapelle des templiers de Francheville / à Brécy. Au cours du 13-ème siècle, des templiers s’installèrent. Il y a avait une importante maison au lieu ‘ Francheville ‘ comme l’indique une charte passée ‘ Avor ‘ / 1288. La chapelle a été dédiée à Saint Jean Baptiste. Certains modillons sont ornés de sculptures mais n’auriez vous pas rencontré dans vos visites d’églises, Muriel, à proximité du lieu que vous indiquez, des sculptures, des graffitis étranges?
Le domaine templier se trouvait sur la via Lemovicensis de Vézelay à Saint Jacques de Compostelle et ces marcheurs de la foi allaient d’asiles en abbayes .par la commanderie de Francheville.
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Bonsoir, merci pour votre site du Berry, chère Muriel. Merci aux personnes lues dans cet article des mottes castrales et je voulais intervenir par rapport à celle de la Tour de Vesvres de Neuvy deux Clochers.
Par rapport à la tour, elle a été à droite et séparée par une basse-cour ovale. Une imposante motte conique de 30 mètres de diamètre et environ 8 mètre de hauteur, élevée au 10eme siècle.
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