Extérieur au Berry, alors que dans le thème Roman
Si je cultive un intérêt fidèle à notre province du Berry, j’aime bien sûr élargir ses frontières à d’autres horizons, particulièrement intéressants en termes de paysages et de patrimoine culturel. C’est à l’occasion d’un retour à Nevers que j’ai prolongé mon périple, revenant à Saint-Pierre-le-Moûtier. La ville est distante de 53 km du Berry seulement (au plus rapide), et à 29 Km de Nevers.
Heureuse d’avoir eu la chance de me promener ici à nouveau, au cœur de l’art roman. Je vous dévoile dans cet article ma visite faite en août dernier et vous délivre mes impressions sur mon expérience de visite libre de cette jolie église de la Nièvre.
En présence du
pur style Roman Bourguignon
J’avais eu l’occasion de la découvrir précédemment, si proche, l’idée me tentait bien de la parcourir à nouveau, quand bien même je savais à quoi m’attendre. Une fois arrivée, j’en profitais pour parcourir à nouveau la ville tout en ne perdant pas de vue les panneaux indiquant la rue qu’il me fallait emprunter, pour rejoindre la très jolie église romane : laquelle fut d’abord église prieuriale avant de devenir paroissiale. Alors que je continuais à avancer, surgit la flèche de l’église au détour de l’avenue. Je m’y engage et d’un pas enthousiaste, je rejoignais l’église en quatre minutes. Me voici devant Saint-Pierre, pour les premières observations, que je faisais suivre de mon contournement – habituel – d’une église.
° J’étais à pied, mais si vous voulez vous garer, empruntez l’Avenue du Général de Gaulle et dirigez-vous au « 1 Place de l’Église ». Pour information, une pizzeria se trouve à proximité. C’est parfois bien utile de le savoir, quand on envisage une visite où l’on veut prendre son temps à explorer.

Monastère fondé au VIIIe, IXe s.
qui dépendait de l’abbaye Saint-Martin d’Autun
Selon le prêtre Pierre BAUDIN, différentes légendes quant à la fondation de Saint-Pierre-le-Moûtier font remonter son origine au temps de la reine Brunehaut. Celle-ci possédait des terres dans la région et en fit don aux moines de Saint-Martin de l’abbatiale d’Autun, pour y élever un monastère.



Portail nord
Découvrez-y le remarquable tympan – fin du XIIe s.

Je m’intéresse aux œuvres, aux techniques, aux styles et aux influences. Dans mon article rédigé sur l’abbatiale de Fleury à Saint-Benoît sur-Loire, je décris sur photos l’iconographie de quelques chapiteaux et colonnes rencontrés.
Un programme iconographique,
qu’est-ce que c’est ?
C’est un ensemble de signes et de rapports entre les signes utilisés, de façon constante portant une même signification. Cela, quels que soient le sujet présenté et le style propre à l’imagier. Bien sûr, le trône, la position en Majesté, la parole sacrée ou le geste de la main bénissant, traduisent ci-dessus une relation entre les deux éléments qui retiennent l’attention : le sentiment et l’idée. Relation conduite, au niveau de la constatation que je fis ce jour-là, à commencer par tympan.
L’expression iconographique recouvre deux réalités :
- L’expression de sentiments et d’idées. Par de nombreux procédés qu’utilisaient les artistes à l’époque médiévale. Ou bien, pour illustrer de ses œuvres la pierre, une pierre qui aujourd’hui, ne parle que si on l’interroge. De fait, chaque élément, chaque forme, chaque symbolique ayant valeur de signe. Le choix des personnages, l’organisation d’un décor sont considérés comme une façon de dire quelque chose.
La mandorle, une scène majeure
Le Christ est assis sur un trône, il tient le monde dans la main gauche. La symbolique du globe traduit une valeur universelle, aussi, le « monde » revoit à l’action d’unir. Observez les détails relevés sur ma photo, notamment des traces de peinture encore visibles. Cette iconographie anime une scène centrale, met en action personnages célestes et animaux sacrés, l’ensemble a une valeur universelle. D’ailleurs, c’est, à l’identique, cette scène que nous retrouvons commune pour bon nombre de cathédrales (en présence ou exemptées de transept : pour exemple Saint-Étienne à Bourges), pour illustrer LE message divin, à caractère universel.

Au tympan : Le Christ en Gloire centré dans cette scène, est entouré des 4 Vivants – les évangélistes – et au-dessus de ces êtres divins (paire d’ailes chacun), sont des anges thuriféraires qui se partagent la voussure.

Splendide tympan qui se trouve renfermé dans une arcade ogivale et comme le montre la photo, il est quintilobé, du fait que nous le voyons avec ses cinq lobes (découpes).
Au-dessus des quatre évangélistes, les anges portent des encensoirs. Portez également votre attention sur le style iconographique choisi, à propos des demeures qui encadrent la scène centrale.
L’intérieur de l’église
Au n° 2 de la Place de l’Église, trouvez la petite porte latérale, si toutefois le portail se trouve fermé. Elle donne accès dans la nef.

Le plan que j’ai photographié

Plus vous allez vous avancer dans la nef, jusqu’au niveau du Chœur roman à chevet plat, plus vous allez être, en admiration devant chacune des colonnes des chapiteaux.
La nef recueille aujourd’hui des collatéraux différents : un incendie qui se déclara à la fin du XIIe s., détruisit l’ancien collatéral au nord. Il fut reconstruit le second de style gothique au (XIIe s).
Art & Sculptures : Chapiteaux romans
Que de sculptures signées par tant de détails
Et puis les graffitis
Voici qui éveilla ma curiosité. Il s’agit d’un ex-voto qui traduit un besoin de se relier à la spiritualité, au religieux, en remerciant par le gravé d’un calvaire et de nombreux symboles autour pour raffermir « foi » et gratitude.



L’analyse que je fis de mes diverses observations, je vous la partage : cœur, croix pattées et autres symbolismes ésotériques placés au pied de ce calvaire découvert (hors Berry Roman à vélo). C’est là tout ce que j’aime d’une énigme, d’un mystère encore entier. Comme qui dirait que l’amour (cœurs) et la foi (croix) perdureront après la mort : les symboles se présentent sous le calvaire.
Si vous pensez aussi à autre chose, n’hésitez pas à le partager en commentaires.

Pour en voir plus de la thématique sur mon site, suivez le lien. Vous retrouverez ces 4 graffitis ajoutés à mon retour de Saint-Pierre.
Et stries
en ressortant…

Aussi, découvrez cette particularité du Berry Roman qui ne m’a pas échappée, une thématique passionnante, rédigée et mise à jour pour mes sympathiques lecteurs qui parcourent l’art roman sur Berry Au Cœur de France
Avez-vous déjà visité St-Pierre-le-Moûtier ?
Qu’avez-vous apprécié le plus lors de votre visite ?




















Merci à vous Muriel, passionnée par la culture, le patrimoine et d’œuvrer sur votre site Berry à la transmission et la valorisation et de publier. Merci beaucoup.
Bonne continuation!
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Je viens de parcourir, c’est très intéressant, merci à vous Muriel, je ne connais l’église.
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J’ai pris des notes de ton article au cas où 😉
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Un joli village pour le patrimoine., nous y viendrons.
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