Textes et photos : Berry Au Cœur de France © Muriel Azemard
Et parce que Berry Au Cœur de France aspire à proposer à ses lecteurs des visuels également issus d’une France profonde, lesquels eurent cours en des temps reculés, mais encore solidement incarnés au sein du patrimoine paysager et culturel de nos traditions enfouies, de certains autres mœurs desdites époques… Pas aussi révolues que l’on voudra bien le dire !
Impossible, pour la campagne berrichonne, d’échapper à ses superstitions et ses mystères les plus troublés. L’héritage culturel du Berry se voit intrinsèquement tramé dans un halo de légendes – fondé ou non – et l’entité Berry a sans nul doute conservée une âme superstitieuse, viscéralement attachée à ses signes, ses symboles, les présages naturels et autres. France rurale éprise de ses mystères, le Bas-Berry, celui que vous rencontrerez depuis la Vallée Noire. C’est dans cette contrée, que l’écrivaine George Sand fixa les scènes les plus magistrales et pittoresques de ses œuvres, notamment « La Mare Au Diable », ainsi que par une foultitude de paysages Brennous – Pays des mille étangs, – riche de traditions populaires et votives, et qui plonge ses racines par-delà un bestiaire qui est tout aussi fourni et à la fois ceinturé au creux des sanctuaires.
Demandez à un berrichon d’hier et aussi parfois d’aujourd’hui (transmission orale), ce qu’il pense des anciennes pratiques de ruralité ? Alors que certains n’oseront pas se prononcer sur le sujet, de crainte d’invoquer le ciel à leur insu et que celui-ci leur tombe sur la tête, d’autres « communicants » ne rechigneront pas de vous en dire quelques mots, c’est d’ailleurs l’une des missions de Berry Au Cœur de France : évoquer cela, parce que le site en lui-même ne veut occulter aucun patrimoine auquel le Berry s’est ancré depuis des Lunes. Voyez, chers amis et lecteurs, ici une invitation à découvrir un cartel d’une toute autre façon, un Berry autrement, parce que ce Berry là fit/fait aussi partie de lui.
Véritable vrai paradoxe puisque pour conjurer le mauvais sort, il s’en remettra le plus souvent au ciel avec véhémence, lui qui se voue tour à tour à ses saints, à ses cultes, ses sanctuaires, ses mythes, ses croyances, parfois, non sans une foi de charbonnier, des présages de paysannerie, des superstitions. Tout cela, avec des mots à ne surtout pas prononcer. Mythe et phases lunaires, la lune entourée d’un halo et voilà notre berrichon parti dans ses pérégrinations florissantes (image-in-air) jalonnées de contes et légendes et bien plus encore… Si affinité. Eh oui ! C’est de fait un Berry occulte plongé dans ses regards. Heureusement qu’on a le « sang fort » – c’est-a-dire, faire preuve de sang froid – en langage courant.
Imaginez- vous
plongé(e) dans la trame d’une Pleine Lune

Pour exemple, à proximité d’un carroir (qui signifie carrefour en parlures (ancien parlers du Berry). Alors, une fois à la croisée des chemins, vous vous sentirez plutôt Pleine Lune, ou carrément Lune Noire ? Soit la Lilith bien connue des astrologues.
Quelles influences vont alors avoir sur vous, ressenties ou réelles, ces forces célestes ? Autant de questions posées dans l’antre des pulsions, de façon plus ou moins éthérée, où le besoin de conjurer la crainte, peut-être, conduit à la recherche d’un fantasme; du moins du fantastique, d’un mysté-rieux « illuminé », d’une ambiance qui fascine certains, laisse d’autres pantois, attire et angoisse tout à la fois, pratiquant à souhait l’humour noir du genre « demeurer proche d’un cimetière, c’est plutôt reposant !
L’humour noir exercé ici devient en ce cas « politesse du désespoir ». Plus précisément, une sorte de conjuration de l’angoisse devenue très envahissante sous cette composante dialectique. Ces pratiques, plus ou moins occultes, inscrites dans les grimoires du fond des âges, des traditions ancestrales, le tout soutenu par la reconnaissance d’une communauté qui valide, y voyant une acceptation du mythe, la demande en termes de pratiques occultes cohabitant avec de lointaines traditions de la ruralité et du folklore de la province berrichonne. Pratiques qui d’ailleurs n’ont guère évoluées dans le paysage rural.
À la croisée de chemins, au bout d’un champ, il n’est pas rare de rencontrer une croix protectrice. À votre avis ? Aux carrefours autrefois maléfiques, je rédigerais bientôt un 2° article.

Aux carrefours autrefois maléfiques, y entendre notamment son étymologie « quadrifurcus« , qui signifie quatre fourches, ont 2, 3 ou 4 chemins, ils étaient chargés de vertus magiques et parfois maléfiques. Les Gaulois dont le terme » petro » l’équivalant de carrefour, vénéraient les déesses protectrices des routes » Biviac » (resté sur Bivouac ), » Triviacs » et » Quadrivacs « , en élevant leurs autels portant l’image de la divinité concernée. L’image de ce qui faisait peur était une façon de lutter contre cette peur et en ces temps reculés, les hommes devaient se sentir particulièrement vulnérables. L’église n’a pas opéré le culte des idoles, détruisit toutefois nombreux de ces monuments.
La transmission
* Celle toujours pratiquée au sein de la campagne la plus profonde. Bien plus discrète qu’autrefois, plus ténue, toutefois encore opérante, et qui n’est cependant pas propre au Berry seulement. C’est aussi par nos anciennes provinces très ancrées dans leurs traditions (folkloriques), comme je m’ne suis très souvent exprimée de la sorte : les régions souches, telles que Le Perche, l’Ariège, Le Pays-Basque, La Bretagne… Soit les plus anciennes provinces constituées et le Berry qui n’en ait pas exempt.
Cette transmission à lieue concrètement, soit par initiation orale au sein des familles, héritage transmis avec sincérité et au travers de « conjurations », « prières secrètes », « ostensions » qui viennent tout droit de la nuit des temps.
* Celle qui est apprentissage par le » voir faire », autrement dit, le visuel.
* Celle communiquée de bouche à oreille (identification des leveurs de sorts, barreux d’sorts, …
Voici, comme premier article de la cathégorie ouverte en son nom.
Bonjour Muriel, bonnes vacances ! J’espère te revoir bientôt amie 😉
Ton article m’a donné une vraie fin de loup !
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