Les passionnés de la sculpture sont aux anges ! Tour-porche occidentale, élément majeur de la basilique, son architecture, et plus particulièrement, l’histoire de la sculpture romane. Tout ce que j’ai pu voir et de tout ce que nous pouvons photographier de notre parcours, est d’une grande richesse artistique, symbolique, d’abondance. Qui plus est, de nombreux chapiteaux sont signés (à l’intérieur aussi) et en terme d’histoire de l’art, architecture et sculpture sont un thème traité simultanément.

Les deux photos de chaque côté et celle du milieu, illustrent les sculptures des cartouches, face Nord de l’édifice. De même que nous y lisons un zodiaque. En considérant dans un premier temps une traversée contemplative, entre les sculptures de la face Nord, puis, allant vers les premiers chapiteaux du parvis, et ceux face à la bibliothèque, pour entrer au centre de chapiteaux historiés et bien d’autres qui les accompagnent.

J’aime bien le livre ouvert et marque-pages prompt à « révéler » les contenus, un enseignement.
La sculpture du bas nous montre la lapidation de Saint-Etienne, alors que celle au-dessus, illustre Saint-Etienne en gloire.

Sculptures &
Chapiteaux de la Tour-Porche XIe s.
A l’ouest

Précédant

En venant ici à l’abbaye de Fleury, j’admirais les remarquables décors sculptés que l’art roman ait créé. Dès le parvis, à l’entrée de la tour-porche, je fus saisie par la beauté des chapiteaux, particulièrement ceux illustrant l’histoire Biblique de la Sainte-Famille depuis le chapiteau de la Fuite en Egypte, l’Apocalypse, la vie de Saint-Martin, Daniel dans la fosse aux lions..

Les piliers qui supportent la tour-porche se composent d’une masse centrale, par des colonnes engagées sur chacun des côtés. Au rez-de-chaussée, c’est une seule demi-colonne par côté, mais deux demi-colonnes à l’étage et chaque demi-colonne recevant un chapiteau, dont 54 au rez-de-Chaussée et 76 à l’étage. Il nous est donné de contempler un sublime patrimoine : chapiteaux historiés (qui racontent la sainte histoire : Apocalypse, scènes évangéliques et allégories du Christianisme, placés en façade et au centre, ainsi que des chapiteaux corinthiens… Magnifiques !

Corbeille corinthienne (tailloir sans frise).

Origine du chapiteau corinthien selon Vitruve (architecte romain sous Jules César).
« Une jeune fille était morte à Corinthe. Sa nourrice porte sur sa tombe un panier contenant des petits vases qu’elle avait aimés. Par hasard, elle posa le panier sur la racine d’une acanthe et mis une tuile par dessus pour l’abriter. Au printemps, feuilles et tiges poussèrent, longeant les bords du panier. Les feuilles, rencontrant les coins de la tuile, se recourbèrent, formant volutes et crochets, comme ci-dessus. Un sculpteur, passant près de la tombe, vit le panier et la manière dont les feuilles l’ont habillé. Il trouva cette nouvelle forme si belle, qu’il l’imita , établissant ainsi le modèle du « chapiteau corinthien ». Joli n’est-ce pas !

Ci-dessous : « Charité et Prière de Saint-Martin » évêque de Tours.
A gauche de ce chapiteau, le grand évangélisateur de la Gaule qu’est Martin,
assiste le pauvre en lui partageant son manteau. Photo de droite : Martin apparaît en gloire, en vêtements liturgiques et mains levées, il prie.

Les programmes iconographiques eurent pour première fonction d’enseigner les Mystères aux illettrés. Tel serait un grand livre ouvert, les chapiteaux historiés ci-dessus et autres saynètes ont illustré la lecture des Saintes Écritures.

La Fuite en Egypte – « La Sainte Famille » fait face au chapiteau de Martin
et est parallèle au chapiteau de Daniel dans la fosse aux lions..

Le cheval, un peu bas sur pattes, est joliment harnaché, c’est une monture de noble et il marche l’amble qui est  l’allure équine idéale par son confort en cas de monte en amazone. Enfin, sur le côté, Hérode brandit son glaive, mais Joseph s’interpose.

Dans un geste de concorde et d’harmonie, les figures centrales de ce chapiteau

6 réponses sur « La Tour Gauzlin, à Saint-Benoît-sur-Loire »

  1. Bonjour Muriel,

    Nous espérons que vous allez bien et nous vous remercions pour vos très symboliques parcours et visites à Saint Benoît sur Loire. C’est merveilleux et vous partagez pour nous de si jolies choses qui invitent aux découvertes! Nous y sommes allé avec mon époux pendant l’été 2019 et nous reviendrons quand nous aurons un peu plus de liberté par rapport à la crise sanitaire.

    Encore pour vous un très grand merci de notre part.

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    1. Oups, je n’avais pas lu de ce côté ! Merci Jeanne-Marie pour votre visite sur le site 😉

      C’est vrai, vous avez raison, ici une visite est rarement suffisante tant il y a de parcours à faire, alors je vous souhaite de revivre intensément cette seconde visite lorsque votre moment sera venu. Nous pourrions passer des heures à la traversée et l’observation de ces sublimes chapiteaux n’est-ce pas ?

      En vertu du confinement actuel, je me projette peu. Toutefois (d’ici le printemps prochain), j’aimerais y revenir aussi, combler le manque de ma première visite qui ne m’a pas permis, faute de temps (ah ce temps pour ce faire !) de faire étape à l’Oratoire de Germigny-des-Prés jouxtant St-Benoît.
      Pour sa mosaïque en art carolingien, unique, une des églises, dit-on, des plus anciennes de France. Depuis plus de trois ans je garde précieusement le prospectus qui m’a été remis sur place, à St-Benoît (pensant pouvoir m’y rendre dans la foulée…) – Via l’oratoire construit vers 800, sur plan en forme de croix grecque.

      Pour la petite histoire…

      La remarquable mosaïque fut découverte en 1840, presque par hasard, dit-on. C’est en voyant des enfants jouer avec des petits cubes de verre coloré, trouvés dans l’église abbatiale romane, qu’une équipe de savants mit à jour ce chef-d’œuvre qui était protégé d’un épais badigeon.

      Bonne continuation !

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        1. Merci pour votre retour, Jean-Pierre

          Sympathique approche, à laquelle je ne saurais répondre davantage en ce moment, rédigeant d’autres articles pour les présenter à l’édito de février. Cependant je note la question.

          Bonne lecture 😉

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